Le chevalier Block, dans son armure d’or
Baisse la visière de son heaume de spationaute
Puis pénètre dans le château
Monture à bride, il en explore les couloirs de marbre fêlé,
Les escaliers qui mènent à d’autres encore,
Interminables.
Le château est vide, rend de l’écho,
Comme une odeur de salpêtre, d’une pièce à l’autre.
L’armure du chevalier aux pièces d’or qui choquent cymbales, de salle en salle via corridors interminables.
Le chevalier Block grimpe imperturbable, et son cheval qui renifle sans renâcle
Comme un chien fidèle dans les plus étroits colimaçons, les conduits du château fort.
La vieille avait dit ce château,
Personne n’en était jamais revenu
Il n’était pas le premier, mais où étaient-ils donc ?
Plusieurs jours le chevalier d’or navigue dans de larges couloirs d’apparats,
Au pas sur Épone, il dort, Au plafond les panneaux de bois exhibent les morts illustres, ils étaient là sans doute.
Les saisons passent, d’un désert à l’autre. Vient l’automne et son tapis de feuilles dorées
En hiver le château se remplit de neige,
Au printemps de rares fleurs rouges se nichent dans les lézardes
L’été brûlant.
Le vent passe dans les conduits. Le château respire, il semble se plaindre
Comme une vieille femme emprisonnée.
Le chevalier Block continue d’aller, dans une autre pièce, toujours la même
Qui s’étire.
Son armure ne rend plus le même son pur, les pièces d’or se sont détachées,
Dispersées sur les marches du château.
Les parois lui semblent parfois transparentes, le chevalier ne bouge plus, c’est le château qui tangue, les escaliers qui le mènent,
Comme un courant,
Par la bride.
« En haut, c’est en haut qu’ils doivent être »,
Le chevalier Block avait compris,
Son armure élimée, déchirée
Cotte de maille et tricot de peau
La transparence trouée des vieux lins,
La rosse continue de faire un pas puis l’autre,
S’érode elle-aussi,
Ils ne cesseront jamais d’avancer, de se laisser tomber,
Porter,
Comme un caillou qui tombe
Et se laisse polir.
La mort du chevalier d’or.
The knight Block, in his golden armor
lowers the visor of his spaceman helmet
Then enters the castle
Mounted on a bridle, he explores the corridors of cracked marble,
The stairs that lead to others,
Endless.
The castle is empty, makes the echo,
Like a smell of saltpetre, from one room to another.
The knight's armor with gold coins that shock cymbals, from room to room via endless corridors.
The knight Block climbs imperturbably, and his horse which sniffs without snorting
Like a faithful dog in the narrowest spiral, the conduits of the castle.
The old woman had said this castle,
No one had ever returned from it
He was not the first, but where were they?
Several days the golden knight navigates through wide corridors of pomp,
In the step on Epone, he sleeps, In the ceiling the panels of wood exhibit the illustrious dead, they were there without doubt.
The seasons pass, from one desert to the other. Autumn comes with its carpet of golden leaves
In winter the castle fills with snow,
In spring rare red flowers nestle in the cracks
The burning summer.
The wind passes through the pipes. The castle breathes, it seems to complain
Like an imprisoned old woman.
The knight Block continues to go, in another room, always the same
That stretches.
His armor no longer makes the same pure sound, the gold coins have come loose,
Scattered on the steps of the castle.
The walls sometimes seem transparent to him, the knight does not move any more, it is the castle that is swaying, the stairs that lead to it,
Like a current,
By the bridle.
"Up, up they must go",
The knight Block understood,
His armor worn out, torn
Chain mail and knitted skin
The holey transparency of old linens,
The rose continues to take one step and then the other,
Erodes itself too,
They will never stop moving forward, to let themselves fall,
Carrying,
Like a pebble that falls
And lets itself be polished.
The death of the golden knight.